(Afin de faciliter l’absorption de ces nombreuses semaines de CR, le texte a été divisé en plusieurs posts thématiques et non chronologiques.)Genèse de l’ordre des monialesLes moniales se rendent au monastère tous les 5 ans, pour effectuer un pèlerinage sur le lieu même où leur sainte patronne a trouvé la mort. L’ordre des moniales est récent (15 ans). Elles sont donc venues au monastère deux fois par le passé, et ce voyage sera leur troisième. Certains moines et moniales se sont donc déjà rencontrés.
La création récente de leur ordre explique qu’elles n’aient pas réclamé le corps de Gudule avant. Elles n’avaient alors pas assez de crédibilité et ne voulaient pas risquer la dissolution de leur ordre fragile pour hérésie. En effet, l’univers religieux masculin et traditionnel ne voit pas forcément d’un bon œil ces ordres de femmes, ou ne sait trop qu’en penser.
Les moniales sont des scientifiques. Dans la droite lignée de Sainte Gudule, elles étudient la botanique. Elles tiennent également un hôpital, dont certaines seulement sont en charge (les autres vivent en recluses).
Les moniales se rendent donc au monastère cette année pour plusieurs raisons, dont la plus évidente est le pèlerinage cité plus haut. Mais elles sont également là pour tenter de récupérer les ossements de Sainte Gudule, et aussi pour assister à l’érection de la chapelle.
Cependant, elles ne sont pas toutes mues par les même motivations quand aux reliques de Gudule. L’abbesse et la prévôte ne sont en effet pas du même avis. L’abbesse a donné l’ordre de récupérer le corps de sa Sainte (qui, rappelons-le, n’est pas reconnue en terrain Moissac) afin de le rapatrier en terrain Hyxe pour le faire « fructifier » (amener une certaine notoriété à son ordre, quoi). En revanche, la prévôte, pétrie d’idéaux, compte bien faire légitimer la Sainte en terrain Moissac, quitte à le faire en cachette. Elle se doute bien que si la sainte était légitimée en terrain Moissac, les moines voudraient probablement s’approprier les reliques, mais l’intégrité de sa Sainte lui importe plus que la localisation de ses ossements. L’abbesse n’ayant pas pris part au voyage, la prévôte est plus libre d’agir, mais elle sait que des fidèles de l’abbesse sont dans les rangs.
Deux courants de pensée donc :
- Je veux les os de Gudule, je vous emmerde et je rentre à ma maison !
- Je veux que Gudule soit reconnue dans le monde entier (et surtout chez Moissac), donc ça va chier !
Parenthèse docu
Nous avons lu un texte sur la condition de la femme au Moyen-Âge (dont je vous conseille vivement la consultation ici : http://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/95-moyen-age/1569-la-condition-des-femmes-au-moyen-age.html
En attendant, sachez que la vie de la femme se répartit ainsi :
- 0 à 7 ans -> ENFANCE
- 7 à 14 ans -> JEUNESSE
- 14 à 28 ans ->FEMME
- Après 28 ans -> VIEILLESSE (prends ça dans ta gueule)
Fin de la parenthèse docuNous avons essayé de proposer des archétypes de personnage, afin de sonder la diversité de profils disponible. Il faudra ensuite mettre en avant les différentes raisons pour lesquelles les moniales ont pu prendre le voile (volontaire ou non ? acceptée ou non ? etc.), et la manière dont elles vivent leur rôle. Ca n’est pas très utile en l’état, mais ça peut toujours faire rebondir quelqu’un avec une idée.
- La moniale pègue-du-cul
- La moniale « déshonorée » (elle a tété violée ou engrossée hors mariage)
- La moniale libre-penseuse (envoyée au couvent par son papa qui n’appréciait pas toutes ces idées dans la caboche de sa fille)
- L’Hildegarde (voir l’histoire d’Hildegarde de Bingen ici :
http://www.histoire-pour-tous.fr/dossiers/95-moyen-age/1581-les-qfemmes-savantesq-et-lart-au-moyen-age.html ; l’article est intéressant aussi !)
- La veuve
- La jeune fille de bonne famille
Des intrigues en vracWidow de Moissac pourrait vouloir intégrer le groupe des moniales pour son veuvage. Sa famille la laisserait-elle faire ? En effet, elle est assise sur un beau pécule et serait donc un atout-remariage non négligeable, qui pourrait apporter encore plus d’influence à la famille allez lire les articles cités plus haut, c’est bourré d’inspirations).
Une des pégutes (laquelle ?) a
accouché récemment. Elle est donc théoriquement bannie de l’église pour 40 jours, car impure. Or, seules les moniales, qui l’ont accouchée, savent pour l’instant qu’elle a enfin pondu. Bigote comme tout, et toute contrite de se voir chassée d’un événement si important, elle va essayer de négocier le secret de l’accouchement pour quelques jours de plus afin d’avoir le droit d’assister à la messe de Pâques.
Un truc de meufs : la
contraception. Certaines moniales, femmes raisonnées et cultivées, seraient prêtes à autoriser l’usage des plantes abortives, voire à en donner. D’autres considèrent que l’avortement est un crime. Idem chez les villageoises. Une intrigue potentiellement intéressante à développer.
Hildegarde a une démarche d’enseignante. C’est une femme très droite, vertueuse et profondément croyante qui semble irréprochable. Esprit du personnage : par exemple, vis-à-vis de l’avortement, elle essaiera plutôt d’expliquer aux femmes le fonctionnement des cycles menstruels plutôt que de commettre le péché de donner une plante abortive. Paradoxalement peut-être, elle est une scientifique pointue et reconnue. Certains de ses ouvrages se trouvent même au scriptorium du monastère.
Idées d’intrigues pour Hildegarde : elle aurait pu envoyer un ouvrage à copier au scriptorium ; une fois sur place, elle réalisera que la copie comporte des erreurs… Est-ce volontaire ou pas ? La communauté scientifique est en effet en désaccord sur de nombreux points concernant certains écrits scientifiques/théologiques/philosophiques/poétiques.
Deux profils de
disciples d’Hildegarde, qui peuvent tout à fait coexister :
- Une jeune fille qui se prend de passion pour l’astronomie (à relier avec les trucs cosmiques de Katar et Vence, je ne sais pas trop où ça en est)
- Une élève très pragmatique, cartésienne, qui au grand dam de sa maîtresse semble se fier de plus en plus aux sciences. Va-t-elle jusqu’à questionner les écritures ?
Nous aimerions également des moniales musiciennes, ce qui ne pourra se faire que si on met la main sur des joueuses pratiquant un instrument ancien. Pas évident, mais ce serait classe.
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